Restauration de la Pietà de l’église Sainte-Catherine

Dans la fraîcheur de l’église Sainte-Catherine, les curieux ont pris place sur la petite estrade installée au centre du bâtiment fermé au public depuis les années 90, face au tableau monumental décroché de son retable.
Ce tableau non signé est une Pietà, inscrite dans une période de renouveau du culte de la Vierge, liée à la réforme tridentine de l’Eglise.
Anne Craveia et Corinne Authier-Athanase nous ont expliqué leur travail de conservatrices- restauratrices, venues de Toulouse pour remettre sur pied ce tableau qui était resté fixé au mur depuis le XVIIème siècle.
Imaginez donc le travail de décrassage qu’il a fallu opérer au revers du tableau, plein de gravats accumulés entre la toile et le châssis qui a été remplacé. Les deux restauratrices se sont ensuite attaquées aux parties de toiles altérées ou déchirées et au nettoyage des dépôts de suie et de cire des cierges brûlés pendant près de 4 siècles de part et d’autre du tableau.
La couche de protection composée d’huile de lin appliquée par le peintre à la création a également été enlevée du fait de son oxydation au fil du temps laissant des traces jaunes sur toute la surface du tableau. Même si les craquelures sont irréversibles, le travail de nettoyage a ravivé les couleurs de l’œuvre qui a retrouvé son éclat d’origine.
Après avoir déposé une nouvelle couche de protection, les restauratrices vont pouvoir maintenant s’attaquer au travail minutieux de retouches. Le but ? Isoler leur intervention de l’œuvre d’origine pour toujours garantir une réversibilité de leurs modifications. Elles utiliseront de nouveaux matériaux, plus stables, qui s’approcheront au maximum du travail pictural du peintre.
Minutie, savoir-faire et respect de l’œuvre sont indispensables pour exercer ce métier si particulier qui demande un travail irréprochable. Dorures, sculptures, peinture, chaque œuvre a son spécialiste qui maîtrise à la perfection les étapes nécessaires à la restauration.
Avec un travail similaire sur le retable en bois doré, l’église Sainte-Catherine renaît peu à peu de ses cendres, laissant apparaître une partie de son éclat d’antan.

Consulter la galerie photo complète sur FlickR