Pôle fruitier

Un siècle de productions fruitières dans le Bas-Quercy Moissagais

La Région Midi-Pyrénées est une des principales zones de production de fruits en France : 6 000 producteurs, pour la plupart dans le Tarn-et-Garonne, y récoltent 420 000 tonnes de fruits.
Avec 29 % de sa surface agricole utilisable (S.A.U.), occupée par les vergers et la vigne, Moissac et son pays agricole se classent au premier rang des plantations fruitières dans le département. Aujourd’hui, tant au niveau régional qu’au niveau national, la ville s’affirme comme la « Capitale des fruits », toujours mis à l’honneur dans ses manifestations dont la plus importante est, tous les deux ans, la grande fête des fruits.
Le pôle fruitier constitué des producteurs (indépendants, organisations de producteurs, coopératives), des expéditeurs, des entreprises de services (transports et affréteurs, emballage et conditionnement, calibreuses), regroupe aussi les entreprises traditionnelles, les entreprises ayant une envergure nationale ou appartenant à un groupe, les coopératives, tous convergeant vers les grossistes et les centrales d’achat.
Dans la large gamme d’espèces et de variétés représentées dans notre région, on peut retenir au moins quatre produits qui occupent une place de choix.

 

Une histoire qui porte ses fruits…

Les espèces fruitières cultivées au siècle dernier et faisant l’objet d’une commercialisation étaient la prune de Saint-Antonin et le Chasselas. Les autres espèces présentes sur les exploitations, en petit nombre d’arbres isolés, étaient le noyer, le chataîgner, le cerisier, l’abricotier, l’amandier, le pêcher, le pommier à couteau, le pommier à cidre, le poirier et le cognassier, destinés à satisfaire la consommation locale. Le chasselas, depuis les années 1830-1850 avait donné ses lettres de noblesse au Bas-Quercy Moissagais.

Le terroir de ce Bas-Quercy, par la nature des sols, les expositions et le micro-climat constituait un milieu favorable à la culture fruitière.
L’introduction de nouvelles espèces, l’évolution de l’assortiment variétal et le développement des vergers intensifs sont le résultat d’actions diverses menées par des pionniers, aventuriers dans leur métier.
Les migrants apportèrent dans leur région d’adoption les cultures et les méthodes de leur pays d’origine. Notons à cet égard le dynamisme apporté par les rapatriés d’Algérie du nord à partir de 1955.
Enfin, les chemins de fer jouèrent un rôle primordial dans le développement de la production de Chasselas et des fruits à partir de 1860. La compagnie Paris Orléans et à partir de 1936 la S.N.C.F. furent à l’origine de nombreuses expositions de chasselas à Paris et à l’étranger

 

Le Chasselas de Moissac

Moissac, ville prospère de meuniers, depuis le XVIème siècle est devenue, vers la fin du XIXe siècle, la ville non moins prospère des « chasselatiers ». Connu de tradition dans le pays moissagais depuis plusieurs siècles, cultivé pour une consommation locale et familiale, il a été exporté dès 1845 vers Bordeaux et l’Angleterre.

Aujourd’hui classé en AOP, le chasselas doré de Moissac est exclusivement compris dans la région des coteaux du Bas-Quercy, située dans les deux départements du Tarn-et-Garonne et du Lot, et plus exactement dans les cantons de Moissac, Lafrançaise, Lauzerte et dans une partie des cantons de Montpezat-de-Quercy, Caussade, Montauban, Monclar-de-Quercy, Villebrumier, Valence-d’Agen, Bourg-de-Visa, Montaigu-de-Quercy, Lalbenque.

C’est dans les années 1950 que le Chasselas atteignit le sommet de sa gloire. Il prit ses lettres de noblesse en recevant son appellation d’origine « Chasselas doré de Moissac ». Le jugement date du 21 juillet 1953, homologuant le rapport de trois experts. Le tribunal civil de Moissac a reconnu que l’appellation « Chasselas doré de Moissac » est une appellation d’origine selon la loi du 6 mai 1919.

Premier fruit frais à avoir obtenu une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en 1971. Il devient Appellation d’Origine Protégée (AOP) en 1996.

Extrait : « la grappe doit être ciselée, débarrassée de ses grains de plomb, exempte de traces de produits étrangers et présentée avec sa pruine ; la rafle doit être verte et saine. Teneur en sucre minimum : 160 grammes par litre avec une tolérance, en plus ou en moins selon les années, de 10 grammes. »

en savoir plus : www.chasselas-de-moissac.com

 

Les prunes Reine-Claude

Un peu d’histoire…

Le prunier est l’espèce fruitière la plus anciennement cultivée pour la commercialisation. En 1890, le Tarn-et-Garonne produisait 2 000 tonnes de prunes de Sait-Antonin (ou prune bleue ou prune à cochon). Son introduction est fort ancienne et méconnue. Peut-être remonte-t-elle aux croisades ?
Ces prunes étaient emballées dans des corbeilles de 8 à 10 kg et expédiées par voie d’eau jusqu’à Bordeaux vers l’Angleterre où ce fruit était prisé pour la confection de marmelades et de confitures.

Cette production a régressé progressivement au fur et à mesure que d’autres variétés apparaissaient.
Au début du siècle, de nouvelles variétés de prunes de table ont été introduites, telles que la Royale de Montauban, la Prune Monsieur, la Reine-Claude vraie et la Reine-Claude d’Oublens, dite fausse Reine-Claude.
Après la guerre de 1945, la gamme s’élargit encore avec notamment la Reine-Claude Bavay, Stanley et Président et les Américo-Japonaises : Golden, Japan, Metlhey, Formira, etc… La variété qui a connu le plus grand développement est la Reine-Claude vraie, à tel point que le Bas-Quercy en est devenu le premier producteur en France et en Europe.

La Reine-Claude aujourd’hui

A la fin du mois de mars ou tout début avril, apparaissent les premières fleurs blanches qui donneront naissance à ce fruit précieux que vous dégusterez de fin juillet à septembre, produit dans toute la région Midi-Pyrénées et le département du Lot-et-Garonne.
3 000 tonnes sont produites chaque année en moyenne par les 250 producteurs de la zone.
Un Label Rouge a été obtenu pour ce fruit en 1998 et nécessite entre autres :
– Qualité avant tout : les fruits sont cueillis à maturité optimale avec un taux de sucre supérieur à 17 %
– Récolte manuelle : des tests de maturité obligatoire avant de déclencher la récolte entièrement réalisée à la main en plusieurs passages.
– Protection de l’environnement : irrigation et fertilisation raisonnées. Traitements opérés que s’ils sont nécessaires en respectant les insectes utiles.
– Garantie Label Rouge. Vous trouverez sous le Label Rouge uniquement la Reine-Claude Dorée ou Verte traditionnelle, la plus gustative des Reine-Claude
– Son calibre doit être supérieur à 35 mm et son conditionnement doit être fait en plateaux et barquettes de 750 gr.
– Reine de la table par excellence, gourmande et rafraîchissante, elle est la prune préférée des consommateurs.

 

Le Melon du Quercy

Plus d’un melon sur quatre provient de Midi-Pyrénées, deuxième zone de production en France. Les terroirs du Quercy et de Lectoure, le savoir-faire de producteurs spécialisés ont confirmé la réputation de la région. Ce fruit est commercialisé de juillet à mi-septembre. Le melon produit est essentiellement de type charentais à peau lisse, avec un complément de variétés à peau brodée.
Cultivé sur les collines en plein cœur du Sud-Ouest, entre Lot et Tarn-et-Garonne, le Melon du Quercy offre des saveurs et des arômes exceptionnels. Couronné d’une certification de conformité en 1998, il vient d’obtenir l’I.G.P. (Indication géographique protégée). Déjà largement connu des professionnels de la distribution et des consommateurs, il est le leader de sa catégorie.

Une grande capacité de production

300 producteurs sur 1000 hectares produisent 12 000 tonnes de melons du Quercy I.G.P. de juin à septembre et appliquent des techniques culturales raisonnées. Il est récolté à la main et emballé le jour-même en pleine maturité.

Renseignements :
Entreprise Boyer –  Moissac – Tél. 05 63 04 15 64
Syndicat interprofessionnel du Melon du Quercy – Castelnau Montratier –  http://www.melon-du-quercy.fr/

 

La pomme

Au troisième rang en France, les vergers de Midi-Pyrénées produisent la plupart des grandes variétés de pommes, grâce à leur terroir permettant une bonne coloration et un long cycle de végétation. Outre les classiques Golden, Rouges, Granny Smith, Reinette, le verger s’est diversifié sur Bertanne, variété de type traditionnel au parfum très prononcé et surtout sur Royal Gala, Braeburn et Fuji.
Ces nouveautés de grande qualité gustative et de bel épiderme rouge teinté de jaune obtiennent un grand succès en France et à l’étranger.
Il faut en effet souligner que la région Midi-Pyrénées exporte près de la moitié de sa récolte de pommes.

Dans le département de Tarn-et-Garonne, la production de pommes atteint des tonnages importants et constitue la première récolte fruitière. L’implantation de nouvelles variétés et l’amélioration des techniques culturales augmentent le potentiel de production. Les volumes et la faible saisonnalité de la production ont encouragé de lourds investissements (capacité de stockage et de froid, matériel de calibrage, conditionnement) dans des entreprises qui, dans ce secteur, atteignent des tailles importantes.

 

La cerise

Un fruit de terroir peu exporté

La Cerise Région Moissac se démarque par un cahier cultural rigoureux (respect de l’environnement, lutte intégrée). Sa traçabilité est garantie par le nom du producteur inscrit sur le plateau et l’utilisation d’un code couleur vulgarisé auprès des producteurs et des metteurs en marché. Elle fait l’objet de règles normatives strictes : diamètre de 24 mm minimum, coloration homogène, fruit ferme et brillant, emballage en bois, pochon portant la fameuse marque. C’est un fruit attachant, fragile, singulier, qui, contrairement à tous les autres court sur une petite période. Le travail de la cerise c’est un peu comme celui du vin, il a un côté artisanal.
Si 30 % de la production est commercialisée en grandes surfaces, la cerise est largement présente sur les marchés nationaux et peu à l’étranger : 10 % de la production, partent en direction de la Suisse, l’Allemagne, le Bénélux, l’Angleterre et les Pays Bas.
La concurrence européenne dans cette filière est importante, la Turquie restant le plus gros producteur avec ses 240 000 tonnes/an, et, loin derrière, l’Espagne et l’Italie avec 70 000 t/an, la production française se situant autour de 45 000 t/an, 15 % seulement, étant issus de notre région.

Une concurrence européenne aux armes inégales, avec la Turquie notamment. Quant à l’industrie régionale, elle puise dans 2 à 3 % de la production les fruits nécessaires à la transformation (confitures, compotes, coulis, sirop) et se fournit surtout dans les régions du sud-est (Drôme, monts du lyonnais, Vaucluse, etc..) largement plus productives.
La cerise fait donc partie des marques identitaires fortes de la région, comme le Chasselas (A.O.C.), la prune Reine-Claude (label rouge) et le melon du Quercy, c’est un produit festif que les restaurateurs locaux mettent également à l’honneur et qui entre dans la famille des fruits rouges des marchés thématiques de Moissac, manifestations qui sont les cerises sur le gâteau de la vitalité extraordinaire de notre ville qui devrait être promue territoire d’excellence.

 

en savoir plus :

Institut régional de la qualité agroalimentaire de Midi-Pyrénées
Cet institut présente tous les fruits et légumes de Midi-Pyrénées « sous signe officiels de qualité et d’origine » où figurent la prune Reine-Claude, le Chasselas de Moissac, l’ail Rose de Lautrec, les pommes et poires Covapi, les Noix du Périgord, les haricots Tarbais et le Melon du Quercy.
www.irqualim.com