Conseil municipal : relance du projet de Maison de Santé et hommage au lieutenant-colonel Botta

Hier soir, le maire Romain Lopez avait convoqué un conseil municipal extraordinaire dédié à la relance du projet de maison de santé. En raison de la situation sanitaire et pour assurer la mise en place de la distanciation, cette séance exceptionnelle du conseil s’est tenue à l’Espace Confluences.

Hommage au lieutenant-colonel Sébastien Botta

Avant de lancer les débats sur la Maison de Santé, le maire a lu un texte en hommage au lieutenant-colonel Botta, enfant de Moissac mort pour la France le 12 novembre 2020. Les conseillers municipaux ont ensuite observé une minute de silence. 

Les conseillers municipaux observent une minute de silence en hommage au lieutenant-colonel Sébastien Botta

Le mot du maire :

Le 12 novembre dernier, la Ville de Moissac perdait un de ses valeureux fils en mission pour la Force multinationales d’Observateurs dans le Sinaï, en Egypte. Cette terrible nouvelle, apparaissant d’abord discrètement sur le bandeau d’une chaine d’informations en continue, allait bouleverser l’existence d’un père, d’une mère, d’enfants, d’un frère de sang et de frères d’armes, d’amis. Son père, Daniel Botta, engagé dans la vie civile pour le bien de sa Ville et de ses concitoyens, est parmi nous ce soir : nous lui adressons notre plus chaleureux soutien.

Valeureux, le lieutenant-colonel Sébastien Botta l’était assurément, pour ceux qui le connaissaient et pour ceux qui ont découvert son parcours qui force le respect. Engagé à 23 ans dans l’Armée de l’Air, pendant que beaucoup d’autres jeunes à son âge s’adonnent à des frivolités, le lieutenant-colonel Botta gagnait rapidement du galon grâce à une abnégation et un sens du devoir qui forçaient l’admiration de ses camarades. Après avoir réussi avec brio le concours d’entrée à l’Ecole militaire de l’Air de Salon-de-Provence, il se voyait confier les responsabilités de chef du bureau personnel militaire et conseiller chancellerie du commandant de base. Il participait à de nombreuses opérations en tant que chef de détachement avant d’occuper les fonctions de chef de brigade à l’école de l’air de Salon-de-Provence. En 2014, il accédait au grade de commandant. En 2016, il participait à une mission de pacification au Sahara Occidental en tant que casque bleu. Bourreau de travail, il obtenait le concours d’entrée à l’école de guerre en 2018 puis devenait lieutenant-colonel en 2019. Ses supérieurs le désignaient comme chef du personnel de l’état-major du commandant de la défense aérienne où il prenait la responsabilité de la projection des aviateurs en opération extérieures.

Marchant dans les pas d’un de ses aïeuls engagés sous les drapeaux pour la défense de la terre de France durant la Grande Guerre, le lieutenant-colonel Botta avait l’amour de la Patrie chevillée au cœur. Il n’aura pas eu la chance de son arrière-grand-père, survivant des tranchés. Certes, il n’est pas tombé les armes à la main. Mais il est mort pour la France en exerçant la plus noble des missions que l’Histoire a confié à notre pays : assurer l’entente entre les Peuples et la Paix entre les Nations.  Depuis le 20 novembre, le lieutenant-colonel Botta repose dans les entrailles de sa terre natale, aux côtés de ses aïeuls, pour l’éternité. Il rejoindra bientôt, sur le Monument aux morts, la longue liste des glorieux fils de Moissac morts pour la France. Ainsi, son engagement sera à jamais gravé dans la mémoire collective des Moissagais.

Je vous propose de vous lever et d’observer une minute de silence en son hommage.

La municipalité relance le projet de Maison de Santé

Le Docteur Lozat présente le projet aux conseillers municipaux

En projet depuis plus de deux ans, le projet de Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) commençait à battre de l’aîle. Les infirmiers et médecins associés se découragaient face à l’absence de volonté des pouvoirs publics locaux de l’époque. Pourtant, notre territoire est devenu un véritable désert médical. La file de 500 patients faisant la queue devant le nouveau médecin installé à Castelsarrasin atteste des besoins de la population. A Moissac, quatre généralistes ont plus de 60 ans. Les services des urgences sont débordés et les Moissagais ne trouvent plus de médecin traitant.

Face à ce constat très inquiétant, le maire a décidé de relancer le projet de Maison de Santé. Ayant reçu les professionnels de santé à la mairie en septembre, Romain Lopez organisait ensuite une réunion à l’Intercommunalité en présence du président Dominique Briois. L’objectif est de sensibiliser la Communauté de communes, compétente pour financer ce projet essentiel pour l’attractivité du territoire et le bien-être de nos concitoyens. Résolu à accélérer le dossier, le maire a pris la décision de financer une étude consistant à présenter le cadre général de l’opération : ses aspects économiques, architecturaux et fonctionnels. En effet, cette étude est indispensable pour choisir le bâtiment qui accueillera la MSP. Par ailleurs, l’étude donnera tous les éléments aux élus de l’Intercommunalité afin qu’ils se prononcent sur la suite à donner à la MSP. Le Maire nous explique : « Ce document-cadre est en quelque sorte la feuille de route qui doit conduire le projet de MSP à son terme. La mairie de Moissac l’a donc financée pour permettre aux médecins et infirmiers d’affiner leur projet et donner à l’Intercommunalité tous les éléments nécessaires à sa prise de décision : maintenant, la balle est dans le camp de Terres des Confluences qui a déjà financé une maison de santé à Saint-Nicolas de la Grave. Les élus moissagais siégeant à l’intercommunalité soutiendront ce projet et je suis certain que de nombreux autres élus en feront de même car cette MSP profitera à Lizac, Boudou, Montesquieu, Durfort et même à Castelsarrasin. Moissac n’œuvre pas que pour son bien, elle œuvre pour tous les villages alentours. » Selon les premières informations sorties de l’étude, la MSP pourrait voir le jour dans l’un des bâtiments de l’ancien EHPAD le long du Canal. Cette localisation a un avantage : située en « Quartier Prioritaire de la Ville », elle permettrait à la MSP de développer des incitations financières pour attirer de jeunes médecins.

Fait rare pour le souligner, la municipalité a organisé un Conseil municipal extraordinaire entièrement consacré au projet de MSP le 26 novembre dernier à l’espace Confluences. Les professionnels de santé ont enfin pu évoquer les enjeux sanitaires du territoire et exposer leur projet aux élus et à la presse. Rappelons que la part des 75 ans et plus dans les villes de Moissac et de Castelsarrasin est plus élevée que sur l’ensemble du Tarn-et-Garonne. Située dans les 300 villes les plus pauvres de France, Moissac fait face à un taux de mortalité prématuré plus important, à l’instar de celle liée au cancer, à l’alcool et au diabète. Le contexte socio-économique de la ville rend évidente la construction d’une MSP. Au cours de la séance, les conseillers municipaux de la majorité ont voté une motion demandant à l’intercommunalité « Terres des Confluences » d’inscrire le projet de Maison de Santé Pluriprofessionnelle (MSP) dans son plan pluriannuel d’investissement 2022-2026. L’opposition n’a pas soutenu ce texte pourtant essentiel au bien-être des habitants. Le maire leur a répondu : « Si nous n’agissons pas maintenant tous ensemble, la MSP pourrait ne jamais voir le jour. J’ai besoin du soutien des 13 000 Moissagais. C’est comme cela que nous aurons du poids à l’intercommunalité. Par le passé, notre ville n’a pas su défendre ses projets au niveau intercommunal, il est temps de devenir un acteur énergique et force de proposition au sein de notre communauté de communes. » Danielle Schattel, conseillère municipale déléguée à la santé a renchéri : « Une MSP, ça a un certain coût mais la santé de nos concitoyens n’a pas de prix ! L’ intercommunalité est prête à assumer un déficit annuel de plus de 400 000 euros pour le centre aquatique, elle peut donc bien financer cette structure de santé qui doit, en plus d’être une opération blanche grâce aux loyers des professionnels de santé qui l’occuperont, être fortement subventionnée par l’état, la Région, l’Europe et le Département. » Grâce à la mobilisation de la majorité municipale « Retrouvons Moissac », la MSP pourrait donc ouvrir ses portes en 2022 si l’Intercommunalité « Terres des Confluences » accepte de financer le projet.