Les fouilles archéologiques se poursuivent au centre ville

Bastien Lefebvre et son équipe d’étudiants de l’Université Jean Jaurès sont revenus à Moissac cet été pour poursuivre le chantier de fouilles attaqué il y a deux ans déjà. Ils continuent à creuser le sol du parking en direction de la rue Desmazels en traçant une diagonale pour couvrir au maximum l’espace à disposition.

S’approchant des lieux d’habitation et comme ils s’y attendaient, des structures bâties datant de différentes époques sont apparues après avoir creusé à quelques mètres du sol. Un très gros mur ainsi qu’un puits correspondant au cadastre du début du XIXème ont été découverts adossés à un deuxième petit mur, plus ancien, datant vraisemblablement du moyen-âge.

Différentes découvertes ont ponctué le chantier : latrines et vaisselle en verre du XVIème ou XVIIème siècle, pots et fragments de céramique, bouts de cuir de chaussures et même une carcasse d’une vache âgée de 1000 ans se sont ajoutées aux pépins de raisin, tuiles en bois et autres découvertes des années précédentes. Des piécettes sûrement utilisées comme jeton ont aussi été retrouvées. Elles sont extrêmement petites et servaient peut-être de monnaie d’échange local.

Zone marécageuse vers l’an mille, l’équipe a trouvé de nouvelles structures en bois de 1067, 1099 ou 1117. Des dates si précises sont effectivement possibles grâce au bois qui permet une datation à l’année près. Bastien Lefebvre a pu confirmer les hypothèses de l’an dernier : il existait un marécage dans cette zone, expliquant les renforts en bois et l’absence d’occupation antique. Un très gros pilier enfoncé à plus de 3m sous le sol sera prochainement analysé, permettant probablement de dater le vestige le plus ancien découvert pour le moment.

Malgré les grandes chaleurs et les pluies qui ont rendu le terrain boueux, les apprentis archéologues sont venus chaque jour pendant 3 semaines pour déterrer les secrets de la ville moyenâgeuse. Et le travail n’est pas fini ! Les échantillons trouvés sur place vont être amenés à l’Université pour être étudiés par différents spécialistes, qui affineront les informations récoltées sur le chantier.

Pour suivre la saga, venez écouter et interroger Bastien Lefebvre lors de sa restitution à l’occasion d’un rendez-vous du samedi de l’hiver.