Histoire ancienne : l’inventaire des délibérations de la ville sous l’Ancien Régime

 

Classés réglementairement dans la série des archives communales de l’Ancien Régime, les registres sur lesquels les consuls couchaient les délibérations, ainsi que de nombreux actes d’administration et de police, sont au nombre de 18 (BB 1 à BB 18).

S’y trouvent mêlés des actes relatifs à l’exercice de la justice et des délibérations des assemblées de paroisse, qui ont été également analysés mais renvoyés en annexe. L’inventaire, muni d’un index des noms des personnes, des lieux et des mots-matière, résume chacun des actes.

Les 18 registres ne recouvrent malheureusement pas la totalité de la période de plus de cinq siècles durant laquelle s’appliqua le régime de l’administration consulaire, concédé à Moissac par le comte de Toulouse en 1221. L’incurie des administrateurs ne peut seule expliquer la disparition complète des registres des trois premiers siècles, qui ont dû périr dans un incendie comme en connaissaient fréquemment les villes à ces époques reculées.

C’est ainsi que le premier registre ne permet d’éclairer le passé qu’à partir de 1574, quand Moissac catholique a fort à faire pour se défendre des entreprises du parti protestant, solidement installé comme on sait à Montauban. L’histoire de la ville sera ensuite intimement liée aux heurs et malheurs du royaume de France.

Si quelques lacunes viennent encore perturber la lecture de la vie de la cité, elles n’empêchent pas d’observer les effets terribles des troubles survenus au temps de la minorité de Louis XIV. […]

Ce n’est pas avant la fin du XVIIe siècle que la communauté se relève et commence à engager des dépenses au profit direct de la ville et de ses habitants. C’est ainsi que progressivement, au cours du dernier siècle, les consuls améliorent les bâtiments, les chemins, le port, l’alimentation en eau, engagent des travaux pour préserver la ville des ravages du Tarn, essaient d’assainir la très fertile plaine du Luc mais échouent devant l’obstacle de la propriété privée.

On remarque que les préoccupations des édiles de ce temps ne sont pas très différentes de celles des administrateurs d’aujourd’hui, notamment maintenir le rang de la ville et assurer sa prospérité : défendre le collège quand il est menacé par une mesure royale de regroupement, veiller constamment à son attractivité, favoriser l’activité économique en développant ou plaidant inlassablement pour l’amélioration des voies de communication, notamment le creusement du canal des deux mers et la construction du pont sur le Tarn détruit depuis les guerres de religion. […]

L’histoire de l’administration consulaire s’arrête à la Révolution.

En 2000, un inventaire analytique des délibérations de la période révolutionnaire, intitulé « Moissac et la Révolution » avait été publié par Chantal Fraïsse et débutait au 26 avril 1790 avec le premier registre des délibérations de la période moderne. […]

 A noter que ce travail précis d’inventaire a été réalisé bénévolement par Gilles Barrachin. Il s’adresse aux amateurs, férus d’histoire comme aux chercheurs. Bonne découverte !

Tome 1 : 447 pages

Tome 2 : 422 pages

Tome 3 : 379 pages

Tome 4 : 353 pages