Hommage aux victimes de la Déportation à Moissac

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Le 10 mai 1940, les armées nazies passent à l’offensive, contournant la ligne Maginot. La bataille de France est engagée. Malgré leur bravoure, les armées françaises ne peuvent faire face, ne disposant que de l’armement datant de la précédente guerre, contre la modernité de l’ennemi qui dispose de milliers de blindés et d’avions. En un mois, les armées françaises sont mises hors de combat. C’est la débandade, la débâcle, la déroute. C’est aussi l’exode des populations civiles qui encombrent les routes copieusement mitraillées par les « stukas » de sinistre mémoire. Pour certains Moissac sera le terminal. En particulier pour les bus de la TCRP (transports en commun de la région parisienne), bondés de réfugiés. Les promenades Montebello, Sancert et du Moulin les contiennent à peine. Ces bus qui en Juillet 42 seront utilisés pour réaliser l’opération « Vent printanier », plus connue comme la Rafle du Vel d’Hiv qui enverra à la mort 14000 Juifs de France ou réfugiés. René Bousquet et Carl Oberg, respectivement chef de la police du gouvernement de Vichy et chef de la SS en étaient les organisateurs.
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Le 10 juillet 40, les parlementaires en votant les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain mettaient à mort la République… c’était le début d’une longue période d’interdictions, de privations des libertés individuelles, civiques, syndicales, politiques. La France était enchaînée, bâillonnée, pillée, toute la production industrielle et agricole partait pour l’Allemagne. la France était affamée pedant qu’une minorité d’affairistes sans scrupules faisaient la fête en compagnie de l’occupant…
Des lois xénophobes, racistes, antisémites furent proclamées. les agents de l’état durent prêter serment de fidélité au maréchal et déclarer qu’ils n’étaient ni juifs, ni Franc- maçons. A Moissac, Lucien Loubradou ne voulant pas se renier fut révoqué de l’enseignement.
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Après une courte période d’abattement, un petit nombre de Français d’abord, réagirent, refusèrent l’humiliation, le déshonneur. C’était le début de la résistance… L’année 43 fut particulièrement funeste pour la résistance. Sur fond de trahison le 9 Juin, le chef de l’armée secrète, le général Delestrain était arrêté, torturé, déporté au camp de Dachau avec la mention NN (Nuits et brouillards). Il sera assassiné le 28 avril 1945, la veille de la libération du camp… Le 21 Juin, c’était la tragédie de Calluires. jean Moulin, président du Conseil national de la résistance était arrêté avec les représentants des principales organisations de la résistance, réunies au sein de L’AS (armée secrète)
A Moissac, les 11 et 12 Novembre 1943, 17 membres de la formation de Lucien Loubradou, devenue la 12 compagnie de l’AS de Tarn et Garonne furent arrêtés par la gestapo, bien renseignée. Interrogés à Agen, emprisonnés à Toulouse, internés à Compiègne, tous feront partie de l’opération « écume de mer », à savoir déportés par le transport du 17 janvier 44 à destination de Buchenwald où ils arriveront le 19, après un voyage démentiel et meurtrier. Cinq d’entre eux reverront Moissac.
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Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait. Le monde découvrait l’horreur des camps. Onze millions d’êtres humains y périrent dans des souffrances inexprimables, six millions victimes du racisme, de la xénophobie et l’antisémitisme, cinq millions dans leur combat contre ces fléaux que l’humanité traîne depuis ses origines… Le 8 mai 1945 le soleil se levait à nouveau sur l’Europe, une Europe dévastée, ruinée, meurtrie. La fondation de l’Europe fut un immense espoir, aujourd’hui près de s’effondrer. Malgré notre expérience de la folie des hommes, nous gardons l’espoir, nous croyons que la sagesse l’emportera pour une Europe enfin humaine, fraternelle et sociale ».