Hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie

Ce matin, la ville de Moissac rendait hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

 

Retrouvez le discours prononcé par Monsieur le maire :

Monsieur le sous-préfet

Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires

Mesdames et messieurs les élus

Chers Moissagais,

Voici dix-huit ans que les autorités civiles et militaires se réunissent pour commémorer chaque 5 décembre les morts pour la France durant les guerres d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, portant ainsi portant reconnaissance de la Nation en faveur de toutes les victimes des événements survenus à cette époque sur ces territoires. Dépourvue d’une incarnation historique, la date du 5 décembre, choisie par feu Jacques Chirac, reconnait cependant que des Français sont tombés, civils ou militaires, après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 ; le 19 mars 1962, cette date honteuse devenue officielle sous le gouvernement socialiste de François Hollande, qu’aucune Nation attachée à son honneur, à la dignité de ses soldats et de ses fils, n’aurait ne serait-ce qu’oser penser l’inscrire au calendrier des commémorations officielles. La date du 5 décembre lave en partie l’affront puisqu’elle incorpore dans ce recueillement national, les 80 000 victimes postérieures aux accords d’Evian, militaires, civiles, européennes, musulmanes. Mais la France permettra à tous ces morts de reposer en paix, à tous leurs descendants de se sentir enfin considérés par la mère Patrie, quand les massacres d’Isly et d’Oran, respectivement des 26 mars et 5 juillet, seront reconnus. En effet, l’amnésie collective sur ces deux jours si sombres, tristes symboles des silencieuses souffrances des Pieds-noirs et Harkis, a rongé l’existence des survivants, des orphelins, des pupilles de la Nation. Le seul crime qu’ils avaient commis, aux yeux du fellagah ennemi, c’était d’être Français. Et pourtant, ils n’ont eu droit qu’à du mépris de la part des gouvernements français. Jamais ils n’en ont voulu à la France. Ils auraient pu la haïr, l’injurier à longueur de journée, mais il n’en était rien car ils savaient combien ils lui devaient : en effet, nombre d’entre-eux étaient des Français de branche, espagnols, italiens, qui avaient trouvé l’hospitalité sur ces terres françaises d’Afrique du Nord où ils s’y sentaient plus dignes. Ces âmes balafrées à vie, qui ont souffert en silence mais qui ont conservé leur fidélité à la France, nous leur portons notre affection, et en ce 5 décembre, nous les honorons. Tout comme nous honorons avec reconnaissance, tous ces jeunes soldats de métropole et d’outre-mer, de toute ethnie et de toute religion et pourtant si fraternels sous l’uniforme de nos armées, unis tel un composé qui fonde la plus belle et intrépide des Nations, afin que la plus grande France vive et éclaire le monde.