Assemblée générale du CHIC : l’intervention de Romain Lopez, Maire de Moissac

Tous unis pour défendre l’hôpital ! Ce vendredi 18 septembre se tenait à l’espace Confluences l’assemblée générale du comité de défense du centre hospitalier intercommunal. Retrouvez ci-dessous l’intervention du Maire, Romain Lopez.

 

“Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie pour votre invitation. Préoccupée par l’avenir de notre établissement de santé, la majorité municipale « Retrouvons Moissac » est représentée par de nombreux élus ce soir.

Je tenais tout d’abord à remercier Monsieur Jean-Paul Nunzi, ancien président du comité de défense qui, durant de longues années, a sensibilisé les Moissagais sur les problématiques du CHIC et les dangers qu’il encoure. S’il ne s’était pas engagé avec opiniâtreté et détermination durant toutes ces années, il n’est pas certain que nous serions si nombreux ce soir dans cette salle. Monsieur Nunzi, avec qui je me suis entretenu au sujet de l’hôpital, peut avoir confiance dans la nouvelle équipe municipale quant à l’avenir du CHIC. J’adresse également mes remerciements à Daniel Botta qui défend avec efficacité les usagers et qui, par souci de l’intérêt général, s’est appliqué à alerter les candidats aux municipales qui voulaient bien l’entendre sur la préoccupante situation de l’hôpital. En effet, dans cette question prioritaire, il n’est pas question de gauche, de droite, de partis ou de coterie, il est question du bien-être de notre population et de l’attractivité d’un territoire en souffrance. Raisonner en terme de clan n’est pas à la hauteur de l’enjeu et disqualifie moralement celui qui s’abaisse à de telles idées.

 Je remercie également mes collègues Bernard Garguy et Dominique Briois qui, par leur présence, démontrent la volonté de l’intercommunalité de défendre l’hôpital. Et pour cause, l’intercommunalité, co-signatrice du contrat local de santé, est un acteur clé. Je sais qu’elle sera à nos côtés et j’espère qu’elle saura se faire entendre comme il se doit.

Une ère nouvelle s’ouvre, avec ses incertitudes et ses espérances. Des espérances fortes mais fragiles, je le conçois, compte-tenu que cela fait bien deux voire trois décennies que l’on entend les mêmes discours, les mêmes alertes, prononcées avec cette épée de Damoclès pendue au-dessus de nos têtes. Jusqu’à quand le crin de cheval tiendra-t-il ? Jusqu’à quand cette salle, où l’on compte les jeunes sur les doigts d’une main, sera remplie d’ardents défenseurs du service public hospitalier ? Soyons honnêtes, le temps presse, l’échéance s’accélère. L’hôpital, traversé par l’idéologie de son époque, fait face, de nos jours, au joug d’un ultra-libéralisme qui impose sa logique de rentabilité. La charité laissant sa place à l’économie, le patient est devenu un client, le médecin un prestataire de service. Si face à ces dérives sociétales, nous, à notre échelle, sommes démunis, nous pouvons néanmoins ne pas nous laisser déposséder d’un outil commun pensé pour le bien-être de tous. Les établissements publics de santé ne sont-ils pas pensés pour répondre aux besoins de la population ? Des besoins sur notre territoire, il n’en manque pas : un bassin de 80 000 habitants, une démographie vieillissante, une pauvreté très élevée, notamment chez les jeunes avec les impacts que l’on sait sur leur santé, des taux de mortalité avant 65 ans plus élevés que sur l’ensemble de la région… C’est pourquoi, l’intégralité des services du CHIC sont indispensables. A nous de les défendre, sans langue de bois, en utilisant les moyens que la loi nous met à disposition. Pour cela, le comité de défense peut compter sur les élus qui siègeront au Conseil de surveillance. Comme son nom l’indique, ce Conseil sert à surveiller : il devra donc mener scrupuleusement sa mission de contrôle en continu, notamment en ce qui concerne les comptes financiers de l’établissement qui étaient négatifs en 2018 et 2019. Or, le bilan financier et l’activité chirurgicale sont deux éléments fondamentaux pour maintenir le service de chirurgie. Le dynamisme de l’hôpital passe aussi par la rénovation de son service chirurgie et son bloc opératoire : il est nécessaire que le directoire soit mobilisé sur ce sujet. Nous ne devons pas non plus oublier que le président du Conseil de surveillance a son mot à dire sur la nomination ou la révocation du directeur. Le renforcement du pouvoir de contrôle et de consultation du Conseil de surveillance étant étendus, ses membres ne doivent pas hésiter à s’en approprier toutes leurs prérogatives en fonction des nécessités.

Par ailleurs, nous serons particulièrement vigilants quant à l’équilibre entre les établissements de Moissac et de Montauban. Le service chirurgie doit continuer de vivre à Moissac et même se renforcer par un ORL, des anesthésistes, des viscéraux : celui-ci est performant et d’utilité publique, la preuve puisque ces dernières semaines, Montauban a demandé à Moissac d’opérer certains de ses patients. Nous pouvons en remercier les chirurgiens qui le font vivre, notamment le docteur Nezry qui ne ménage pas ses efforts pour alerter les élus et la population sur le rôle crucial de la chirurgie dans la survie de l’hôpital. En cette période de crise sanitaire, le CHIC démontre plus que jamais son utilité : la nouvelle municipalité sera aux côtés du personnel hospitalier, un personnel dévoué qui a su affronter la crise sanitaire, parfois sans remerciements et qui mérite toute notre considération.”